Fred Stilmant (Rebecq) avant son match face à l'Olympic : "Un bon gamin reviendra toujours à la maison"
Fred Stilmant, actuel entraîneur de Rebecq, est tombé dans le chaudron de la Neuville quand il était petit.
- Publié le 09-11-2018 à 12h14
- Mis à jour le 09-11-2018 à 14h30
Ce samedi soir, Fred Stilmant défiera un Olympic qu’il connaît sur le bout des doigts. L’entraîneur – qui a trouvé son second souffle à Rebecq – ne compte pas faire de sentiments, malgré son amour pour le matricule 246. “Je pense à mon équipe”, lance l’entraîneur. “Je dois tout faire pour atteindre nos objectifs. J’ai un groupe soudé qui travaille bien. L’ambiance et la mentalité sont bonnes. Je suis un homme heureux.” Voilà qui a le mérite de planter le décor et d’éviter les quiproquos. Entretien. Fred Stilmant, quels sont vos premiers souvenirs de l’Olympic de Charleroi ?
“Je devais avoir dix ans. Mon père me déposait au Sporting et partait boire son verre chez les Dogues. Il n’était pas question de donner un franc à l’ennemi. Grâce aux Zèbres, j’avais l’abonnement pour aller voir le club contre Anderlecht. Mais, non, j’allais voir Capellen-Olympic. J’allais suivre le club de mon père, un peu partout.”
D’où vient l’amour de votre papa pour le matricule 246 ?
“Il y a toujours eu cette idée que l’Olympic était le club des ouvriers et le Sporting celui des personnes plus aisées. Mes grands-parents ont commencé à suivre les Dogues. Ils portaient les habits du dimanche pour cette sortie du week-end. Cela s’est perpétué avec le temps. Mon père continue à suivre les résultats, même s’il est malade. Avant, il était capable de citer chaque joueur, à différentes périodes de la vie du matricule.”
Quand vous avez rejoint le club, il a dû être fier…
“Je me souviens de mon premier match à 17 ans, contre Wetteren. Je délivre un assist et l’équipe l’emporte. On jouait avec des Soudan, Waseige… Mon père est venu me voir en costume. Je me suis même dit que j’avais loupé une fête de famille. Non, il était simplement fier de moi !”
C’était un plan de carrière de jouer à l’Olympic ?
“Je vais être franc. Quand j’étais jeune, j’évoluais avec les sélections nationales. Je jouais avec les Hoefkens, Renard, Gillet et Baseggio. J’imaginais de belles choses. Mais, après, il y a eu l’épopée Peruzovic au Sporting. Il y avait 31 joueurs à l’entraînement. Ce n’était pas possible. Alors, j’ai pensé que c’était déjà pas mal d’aller jouer en D3. À l’époque, tu défiais l’Union Saint-Gilloise ou Namur, devant 4 à 5 000 spectateurs. Je me souviens dans le vieux stade des Namurois, tu avais parfois peur d’effectuer une remise en jeu. Bières et crachats t’accompagnaient. C’était… génial !”
Vous avez connu deux périodes chez les Dogues ?
“97-2001 et puis mon épopée quand le club était en D2. À l’époque, j’ai reçu le brassard de capitaine. C’est mon meilleur souvenir de joueur, devant mon premier match en D1. C’était une immense fierté.”
Vous pourriez un jour entraîner l’Olympic, en précisant bien que ce n’est pas votre envie actuelle ?
“Je ne prendrai jamais la place de personne et j’ai un beau projet à Rebecq. Mais comme on dit chez moi, ‘un bon gamin reviendra toujours à la maison’. J’espère donc pouvoir le faire un jour. Mais ce sera un sacré défi dans ma carrière.”
Votre meilleur souvenir ?
“Mon premier match avec les Dogues, j’étais fier et stressé en même temps. Quand j’étais jeune et que je pouvais évoluer à la Neuville, c’était un véritable honneur. Dans le vestiaire, tu n’en menais pas large. Tu demandais si tu pouvais poser ton sac là ou là… Je me souviens aussi de la saison de mon retour, en D2. J’étais en pleine possession de mes moyens. J’ai noué de nombreux liens, chez les Dogues. J’ai effectué de belles rencontres, comme papy du 246.”
Quant au pire... ?
“La descente en D3, avec la réforme. On comptait 39 points. Tu ne peux jamais être relégué avec autant d’unités. J’en ai pleuré devant mes parents. Il y avait pour moi un goût d’inachevé.”